Quelles sont les modalités de rupture d’un contrat d’apprentissage ?
La loi distingue deux périodes pour la rupture d’un contrat d’apprentissage. Il existe une date butoir aux premiers 45 jours.
Ces 45 premiers jours du contrat d’apprentissage représentent une période d’essai. Durant cette première période, le contrat d’apprentissage peut être rompu par l’employeur ou l’apprenti sans préavis et sans autre forme de justification, par une simple lettre.
Au-delà de cette durée de 45 jours, la rupture du contrat d’apprentissage est toujours envisageable, mais les démarches pour sa mise en œuvre sont plus lourdes.
Si l’apprenti veut rompre le contrat, il peut le justifier par les motifs suivants :
- démission du contrat d’apprentissage (il faudra pour cela prendre appui sur un médiateur consulaire qui interviendra sous 15 jours et prévenir l’employeur sous un délai de 5 jours calendaires) ;
- faute de l’employeur n’ayant pas respecté ses engagements ;
- obtention précoce du diplôme, avant la date de fin prévue initialement par le contrat.
Si l’employeur est à l’initiative de cette rupture, il devra la justifier par :
- une faute grave ou lourde commise par l’apprenti;
- un cas de force majeure, le décès de l’employeur ou du maître d’apprentissage;
- une inaptitude déclarée par la médecine du travail;
- l’exclusion de l’apprenti par son école ou le centre de formation.
Le contrat peut également être rompu d’un commun accord entre l’apprenti et l’employeur. On parle alors de résiliation du contrat d’apprentissage, ou parfois, par abus de langage, de rupture conventionnelle. Les deux parties doivent alors produire un écrit signé et daté pour formaliser cet accord amiable.
Quelles sont les conséquences d'une rupture de contrat d’apprentissage ?
La rupture d’un contrat d’apprentissage peut avoir une atteinte sur le moral et la motivation de l’étudiant.
Selon le motif de rupture du contrat d’apprentissage, l’apprenti peut obtenir des indemnités ou dommages et intérêts.
Il faut préciser que l’entreprise perçoit des aides financières de l’État ou de la région lorsqu’elle prend en charge la formation d’un apprenti. Lorsque le contrat d’apprentissage est rompu à cause de torts commis par l’employeur, celui-ci se voit obligé de reverser l’indemnité forfaitaire reçue de la région, ainsi que les exonérations de charges sociales et le crédit d’impôt de l’État.
La Loi « Avenir professionnel » protège également les apprentis depuis le 1ᵉʳ janvier 2019. Ces derniers peuvent terminer leur parcours de formation théorique durant six mois grâce à un CFA (centre de formation d’apprentis).
Le CFA devra par ailleurs aider l’étudiant à trouver un nouvel employeur pour terminer sa formation pratique. En effet, sur le plan académique, l’apprenti a l’obligation de retrouver un autre contrat d’apprentissage pour valider son diplôme.